Centres d’intérêt sur un CV : comment bien les choisir et les valoriser

On les glisse souvent en bas du CV, presque machinalement. Et pourtant, vos centres d’intérêt peuvent en dire long sur vous. Ce que vous aimez faire quand vous n’êtes pas au travail, ça compte. Parce que ça raconte une partie de votre personnalité, de vos valeurs, et parfois même de vos compétences. Un recruteur ne s’y trompe pas. Ce qui, sur le papier, ressemble à un détail peut devenir un vrai point d’ancrage en entretien. C’est ce qui rend votre profil plus humain, plus vivant. Et parfois, c’est ce qui fait pencher la balance entre deux candidatures proches. Encore faut-il savoir quoi mettre… et comment le formuler. On vous donne ici les bons réflexes pour choisir les bons centres d’intérêt, les décrire de façon juste, et en faire un vrai atout dans votre candidature.

Mieux comprendre cette rubrique du CV

Qu’est-ce qu’un centre d’intérêt exactement ?

Un centre d’intérêt, c’est ce que vous faites par choix, pas par obligation. C’est une activité que vous pratiquez sur votre temps libre, avec régularité et plaisir. Ça peut être du sport, du bénévolat, de la musique, de la cuisine, de la photo, du jardinage ou encore l’écriture. Peu importe la forme, tant que c’est vrai.

Ce que vous aimez faire en dehors du travail n’est pas anodin. Cela reflète votre état d’esprit, vos priorités, et parfois même votre façon de travailler. Un recruteur peut y déceler de la rigueur, de la créativité, un esprit d’équipe, ou un engagement profond.

Ce n’est pas un gadget. Bien choisi, un centre d’intérêt peut appuyer une qualité que vous n’avez pas pu illustrer dans vos expériences pro. C’est un levier simple pour enrichir votre profil

Ce que vos centres d’intérêt disent de vous

Cette rubrique est bien plus révélatrice qu’on ne le pense. Elle donne des indices sur vos qualités humaines, vos modes de fonctionnement, vos points forts.

Quelques exemples :

• Sport collectif : esprit d’équipe, leadership, communication
  
• Écriture : créativité, discipline, capacité à structurer ses idées
  
• Théâtre : aisance à l’oral, gestion du stress, écoute
  
• Course à pied : régularité, endurance, goût de l’effort
  
• Bénévolat : sens de l’engagement, altruisme, capacité à collaborer
  
  

Un centre d’intérêt bien formulé, c’est un moyen subtil mais puissant de faire passer vos soft skills : vos compétences comportementales, humaines, ou encore transversales.

Comment bien rédiger la rubrique “centres d’intérêt”

Les centres d’intérêt ne sont pas une case à remplir pour faire joli. C’est une rubrique qui peut renforcer votre crédibilité et vous différencier, à condition de bien la construire. Voici comment faire simple, juste… et percutant.

Choisir les bons centres d’intérêt

Posez-vous deux questions avant d’écrire quoi que ce soit :

1. Est-ce que je pratique vraiment cette activité aujourd’hui ?
   
2. Est-ce qu’elle révèle une qualité ou une compétence utile dans un cadre pro ?
   
   

Si la réponse est “oui” deux fois : vous pouvez la garder. Sinon, mieux vaut s’en passer. Il vaut mieux trois centres d’intérêt pertinents que dix qui ne disent rien.

Soyez précis, pas générique

Fuyez les mots trop vagues comme “lecture”, “voyages”, “musique”. Ces activités sont partagées par presque tout le monde. Ce qui fait la différence, c’est le détail.

Exemples :

• “Lecture de romans d’anticipation – Asimov, Atwood”
  
• “Voyages culturels en Asie – organisation de circuits hors des sentiers battus”
  
• “Photographie urbaine – publication sur Instagram, 3 expositions collectives”
  
  

Ces formulations montrent de la passion, de l’engagement, et donnent envie d’en parler.

Faites le lien avec le poste (quand c’est pertinent)

Ce n’est pas obligatoire, mais si une activité fait écho à l’univers du poste ou de l’entreprise, dites-le.

Par exemple :

• Pour un poste en communication : “Écriture de chroniques : blog personnel depuis 2022”
  
• Pour un poste en santé : “Pratique du yoga : gestion du stress, bien-être au quotidien”
  
• Pour un environnement agile : “Organisation de hackathons entre amis : coordination et résolution de problèmes en groupe”
  
  

C’est une façon naturelle de faire passer vos qualités humaines sans les dire. Vous les montrez, tout simplement.

Exemples :

• “Je fais du théâtre depuis trois ans. Au début, c’était pour sortir de ma zone de confort. Aujourd’hui, c’est un vrai appui pour mes prises de parole pro.”
  
• “Je tiens un blog de cuisine végétarienne. C’est là que je structure mes idées, que je travaille ma rigueur... et que je me détends.”

Pas besoin d’en faire des tonnes. Il suffit de créer une passerelle simple et sincère.

En entretien : comment parler de ses centres d’intérêt avec impact

Une fois face au recruteur, vos centres d’intérêt peuvent devenir bien plus qu’une ligne de CV. Bien amenés, ils peuvent créer un moment d’échange naturel, plus personnel. Et parfois, c’est ce qui fait toute la différence.

Un bon déclencheur de discussion

Si votre CV mentionne un centre d’intérêt qui intrigue ou fait écho à une valeur de l’entreprise, le recruteur peut rebondir dessus. Ça peut être une façon d'entrer dans l’échange en douceur, avant de parler parcours ou compétences techniques.

Ce type de question détend l’atmosphère. Et surtout, c’est l’occasion de parler d’un sujet que vous maîtrisez, dans lequel vous êtes à l’aise. Une entrée en matière qui joue clairement en votre faveur.

Conseils pour une rubrique vraiment efficace

La rubrique “centres d’intérêt” prend peu de place sur un CV. Mais bien construite, elle peut en dire long. Voici quelques réflexes simples pour qu’elle joue pleinement son rôle.

Privilégiez la qualité, pas la quantité

Pas besoin d’en lister dix. Deux à quatre centres d’intérêt suffisent, à condition qu’ils soient :

• Réels
  
• Récents
  
• Et bien formulés
  
  

Un seul bon exemple peut marquer plus qu’une liste sans relief.

Placez-la au bon endroit

La rubrique “centres d’intérêt” se place en général à la fin du CV, dans la colonne de droite ou en bas de page. Elle ne doit pas prendre le dessus sur vos compétences ou expériences, mais venir les compléter avec intelligence.

Et si vous ne savez pas quoi mettre ?

Si aucun loisir ne vous semble pertinent ou assumé : ne mettez rien. Mieux vaut une absence qu’une mention creuse ou fabriquée. Dans ce cas, concentrez-vous sur le reste du CV. Vous en parlerez peut-être autrement… en entretien.

Avec ou sans expérience, découvrez comment rédiger votre CV dans notre article conseils.

Votre CV raconte ce que vous avez fait. Mais vos centres d’intérêt, eux, racontent qui vous êtes.

Dans un marché de l’emploi souvent très codé, très formaté, cette petite rubrique est l’un des rares endroits où vous pouvez reprendre la main, montrer un peu de vous-même sans artifice.

Pas besoin d’être exceptionnel. Il suffit d’être sincère, régulier, engagé. Parfois, c’est en parlant de ce que vous faites naturellement — sur votre temps libre — que vous laissez la meilleure impression.

Et si un recruteur s’arrête là-dessus, ce n’est pas un hasard. C’est qu’il a eu envie de vous découvrir un peu plus. À vous de saisir cette opportunité.